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La pollution autorisée par Parc National des Calanques

Les Parc National des Calanques est né dans la douleur après plus de 12 ans de tergiversations politiques que nous avons largement relayé sur la TL2B. Parmi les critiques (fondées) des opposants : les rejets des égoûts et les rejets industriels en mer et notamment les tristement célèbres boues rouges (voir le dossier de la TL²B+ d'avril 2013)... Dans un avis voté ce lundi, le parc national autorise Alteo, producteur d'alumine, à rejeter au large de Cassis ses eaux industrielles, chargées d'aluminium, de fer et d'arsenic ! Un vrai scandale qui vient encore ternir l'image de cette citée et son PN de plus en plus urbain.

En effet, le conseil d’administration du PN s'est prononcé favorablement  (30 voix pour, 16 contre, 2 absentions)  ce lundi 08/09/2014, sur la prolongation d’une autorisation de polluer en mer ! Plus précisément, l’usine Alteo (ex-Péchiney), qui produit à Gardanne de l’alumine à partir de bauxite, demandait l’autorisation de continuer à rejeter au large de Cassis les effluents de ses traitements. Des «eaux de procédé» chargées de métaux lourds, dont l’aluminium, le «fer total» et l’arsenic. 


C’est ce que l’on appelle les «boues rouges». D’abord stockées en plein air, en lagunage, elles sont rejetées en mer depuis 1966. Après un voyage d’une cinquantaine de kilomètres, un émissaire rejette les boues à 7,7 kilomètres du large et 330 mètres de profondeur, en tête d’un remarquable canyon, très long et très profond (2 400 mètres). L’un des plus beaux de Méditerranée. Actuellement, 180 000 tonnes de boues rouges s'y déversent chaque année… Donc en 50 ans, c'est entre 30 et 20 millions de tonnes qui ont été déversées en méditérannées et dont on trouve des traces à plus de 60 km du lieu de reget ! Une autorisation de rejet sans cesse prolongée (la dernière date du 1er juillet 1996 et courrait jusqu’au 31 décembre 2015) par les ministères...

Un parc national où les ruines et sites pollués ne se comptent plus
HIG pourrait mettre en œuvre des «prétraitements» limitant  les rejets chimiques mais ils sont selon lui très, trop, coûteux ! Pour l'entreprise, peut être mais pour l'agglomération, qui mise beaucoup sur PNC et ses retombées économiques ?  Le CA du parc a tout de même assorti son avis d’une obligation de rendez-vous tous les cinq ans. On en rit encore... Encore une fois, c'est le chantage à l'emplois (400 salariés) qui gagne contre le million d'habitants de la zone, contre leur bonne santée ou celle de la flore, la faune et la qualité des eaux. D'ailleurs, avec le PNC et la surveillance des eaux de baignade, la fermeture des plages s'est accélérée cette été !

Un parc où seul les visiteurs et touriste sont invités à remporter leurs déchets !
Le préfet de région doit prendre en juin 2015 l'arrêté autorisant la poursuite de l'occupation du domaine maritime (pour l'émissaire) et les rejets. Sa décision reprendra obligatoirement l'avis et les réserves du parc national.

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